1. |
Salam Aleikoum
03:19
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J'habite un quartier aux abords de la ville
A l'heure de la mosquée toute les rues sont tranquilles
Mais quand vient le soir, si le temps est doux
Tout le monde bat le pavé sortant on ne sait d'où
Au salon de thé, ça manque un peu de filles
Chez le maître-fruitier, tu trouveras des lentilles
Va chez le boucher pour la viande et le pain
Et si tu n'as pas assez, tu paieras demain
Salam Aleikoum / Aleikoum Salam
Sois le bienvenu, bienvenue chez toi
Salam Aleikoum / Aleikoum Salam
Sois le bienvenu, la paix soit sur toi
Y a bien deux trois branleurs pour tenir le mur
Qui emmerdent les promeneurs, crachant sur leurs chaussures
Si leur mère se pointe, comment c'est leur fête
Ils ont quatre ans et demi, ça, tu verrais leurs têtes
Au bar à chicha même quand la porte est fermée
Tu sens venir sur toi les odeurs, les fumées
Mais si tu veux une bière après huit heures et demie
Le paki du coin sera ton seul ami
(refrain)
Pendant les mois d'été quand le quartier s'ennuie
Que les voisins sont rentrés visiter leurs familles
Dans ces pays dorés de miel et de safran
La ville tremble encore de tout ce qu'on entend
Les rixes, les bagarres, la violence ordinaire
Et l'appui des regards sur les tenues légères
Les voiles et les étoffes comme autant de prisons
Mais je préfère chanter comme une invitation
(refrain)
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2. |
Retour à la vie sociale
02:37
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Sortir de sa jungle
Touffue, touffue
Le coeur en épingle
Tendu, tendu
Offert à tous
Comme le plus beau
Des joyaux
Aller vers le monde
Sensé, sensé
Entrer dans la ronde
Et danser, danser
Opérer sans détours
Son retour
A la vie sociale
Se faire un visage
Comblé, comblé
Ployer aux usages
De bon gré, de bon gré
Tendre la main
A ceux qui viennent
Et se nouent
Mêler à soi-même
L'assemblée, l'assemblée
Parfois dire je t'aime
Et sembler, sembler
Se parer des atours
Du retour
A la vie sociale
(Choeur)
Où étais-tu ? Je t'ai cherché
Comment vas-tu ? Tu m'as manqué
Retour à la vie sociale
Je ne sais plus où j'ai garé mon cheval
Se lacer de sangles
Serrées, serrées
Le mors sous la langue
Tiré, tiré
Prendre à son dos
Tous les voisins
Les amis
Se laisser conduire
Mener, mener
Pencher, obéir
S'incliner, s'incliner
Se plier sans discours
Au retour
A la vie sociale
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3. |
Bill
02:19
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Bill a l'air d'hésiter
On peut lire dans ses grands yeux immobiles
Que c'est compliqué
Au coeur lui reste une marque indélébile
De ses amours passées
Bill se serait bien trouvé
Un mec gentil, c'était pas si débile
Ça doit exister
Mais tous les siens étaient si malhabiles
Bill les a laissés
Comme la vie est belle au bras de Bill
Et restant près de lui mon coeur jubile
Bill s'est laissé charmer
Aux jolis accents de bien des babils
Qu'on lui avait tressés
Les garçons sont parfois si volubiles
Mais c'est du chiqué
Bill n'a pas résisté
Il s'est offert à leurs discours habiles
Le coeur tout entier
Mais ce genre d'histoires ne produit que de la bile
Et ça Bill le sait
Comme la vie est belle au bras de Bill
Et restant près de lui mon coeur jubile
Bill est un peu troublé
Et s'ils n'en voulaient qu'à son corps nubile
Ses beaux yeux et ses
Si jolies lèvres, si sucrées, mais Bill
N'est pas une poupée
Bill est si fatigué
Dans sa tête, les idées comme un mobile
Tournent sans arrêt
Vraiment, toutes ces questions, ça l'obnubile
Bill en a assez
Comme la vie est belle au bras de Bill
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4. |
Tu ne le diras jamais
03:40
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Tu fraies çà et là
Dans les parcs et les sanas
Et tu vas dérivant
T'acclimater à d'autres gens
Tu entretiens parfois
Un végétal sous ton toit
Et tu sembles penser
Que c'est là ta seule volonté
Et si certains soirs d'été
Dans la lueur des couchers
Sous la tonnelle ombragée
Tu es parfois seul à en crever
Tu ne le diras jamais
Tu vas comme on va
A chaque jour de chaque mois
Gratter sur du papier
Taper ton nom sur un clavier
Et quand tu rentres au soir
T'enfumer dans tes encensoirs
Ah comme la nuit est belle
On dirait parfois qu'elle t'appelle
Et si certains soirs d'été
Dans la lueur des couchers
Sous la tonnelle ombragée
Tu es parfois seul à en crever
Tu ne le diras jamais
Quand l'ennui est trop lourd
C'est comme un appel au secours
Tu viens frapper chez moi
Tu ne dis rien, tu t'assois
Tu es parfois seul à en crever
Tu ne le diras jamais
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5. |
Dis-le moi
03:13
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Dis-moi que tout
N'est pas fini déjà
Qu'il en reste, dis-le moi
Des ciels s'ouvrant devant nous
Dis-moi que tout
N'a pas cédé déjà
Qu'elles résistent, dis-le moi
Ces vieilles digues autour de nous
Et que l'écume et la vague du temps
S'y brisent
Dis-moi que tout
N'est pas terni déjà
Qu'ils brillent encore, dis-le moi
A nos yeux, nos rêves à nous
Dis-moi que tout
N'a pas fané déjà
Qu'elles subsistent dis-le moi
Ces vieilles roses autour de nous
Et que nos coeurs sans dire pourquoi ni comment
S'y grisent
Alors que tout
S'abîme et meurt déjà
Que tout disparaît, dis-le moi
Qu'il y a autre chose pour nous
Dis-moi que tout
N'a pas passé déjà
Que nous avons là, dis-le moi
Croissant au-dedans de nous
Des rêves au coeur que ne balaient ni le vent
Ni la brise
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6. |
Le lustre et la gloire
02:30
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Sont-ils venus pour le plaisir
Ou pour offrir
Une perle d'espoir
Sont-ils venus pour vous voir
Sont-ils allés jusqu'à mentir
Quand vous leur demandiez
Ce qu'ils faut croire
De ces reflets au miroir
Sont-ils tenus de tout vous dire
Vous ne le pourriez pas savoir
Sont-ils venus sans un mot dire
Avec la lyre
Ou avec la guitare
Ont-ils tenu le crachoir
Ont-ils moqué de ces empires
Que vous bâtissiez
Le lustre et la gloire
Y ont-ils vu l'accessoire
Se seraient-ils permis de rire
Sachant votre sens du devoir
Sont-ils partis sur un ouï-dire
Pour revenir
Peut-être un peu plus tard
Vous laissant seuls dans le noir
Ont-ils manqué à vos désirs
Quand vous les rappeliez
A leurs devoirs
Ont-ils essayé pour voir
Avez-vous perçu leur sourire
Quand vint l'heure des au-revoir
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7. |
L'orage
03:08
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Si j'ai pensé à toi
Tu ne dois pas le craindre
C'était d'avoir voulu
Echapper pour une heure à tout ça
J'abritais de l'averse
Mon coeur sous la passerelle
J'ai vu les gens dehors
Et sur les gens cette eau qui tombait
Il y avait dans l'orage
Comme un murmure sauvage
La vie n'a pas de poésie
Comment faire une envie
Quel espoir à trouver là
Le ciel est vide encore
Et nul ailleurs ne nous attend
Il n'y a rien au monde
Que nous pour le souffrir
Vois-tu comme tout s'abîme
Nos chagrins ne sont d'aucun secours
Il y avait dans l'orage
Comme un murmure sauvage
La vie n'a pas de poésie
Si j'ai pensé à toi
Tu ne dois pas le craindre
C'est que cette idée
Un instant j'ai trouvé du courage
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8. |
Loggia
02:26
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Depuis des mois, je m'escrime
A vous trouver une loggia
Sans renoncer, j'examine
Page après page les an-
Nonces de journaux de la ville
Mais de loggia, y en a pas
On évoque au centre-ville
Des garçonnières, des ap-
Partements de grand standing
Mais jamais une loggia
Je ne veux pas d'une chaumine
Paumée dans un champ de colza
...
Si c'est pour crier famine
Le cul bordé de taffetas
Dans de superbes cuisines
A vous en mordre les doigts
J'aime mieux, vous le devinez
Vous trouver une loggia
Je l'entrevois comme un île
Où vous m'attendriez pantois
Offerte à toutes les dérives
La bouche en coeur, les bras en croix
Vous recevriez câline
Mes écueils et mes émois
Le maître absolu et sauvage
Et vous serez mon petit page
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9. |
D'autres saisons
03:52
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Et si tout était vain
Si au bord du ravin
Nos coeurs ne reculaient plus
Lassés des peccadilles
Et du sourire des filles
Celles qui nous avaient plu
Et si tout n'était rien
Pour nous, pauvres Terriens
Que d'arsenic, de cigüe
Fâchés d'être à la vie
D'avoir jusqu'à la lie
Bu le calice et rendu
Mon ami, mon compagnon
Verrons-nous d'autres saisons ?
Y a-t-il caché derrière
Le mur de nos paupières
Quand elles sont closes et cousues
Des amis, des parents
Perdus depuis longtemps
Que nous n'avions pas revus
Et si tout ce beau monde
Ailleurs danse la ronde
Si la fin n'est qu'un début
A quoi sert-il de vivre
Et pourquoi se survivre
Ça tu ne l'as jamais su
Mon ami, mon compagnon
Il n'y a pas d'autres saisons
Alors il est grand temps
De nous aimer vivants
Avant que de n'être plus
Rouler dans les jonquilles
Rire au sourire des filles
Chanter et danser tout nu
Mon ami, mon compagnon
Il n'y a rien d'autre, vivons
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10. |
Essaie quand même
03:06
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Viens à moi
Il n'y a rien qui te retienne
Ne cherche pas dans l’entrelacs
Des questions la raison qui t'amène
Contre moi
Et pose ta lèvre à la mienne
Apaise ton coeur triste entre mes bras
Laisse là tes frayeurs, tes peines
Et si tu ne m'aimes pas
Essaie quand même
D'autres fois
Maillon noyé dans la moyenne
Petite fleur, toi, joli koala
Enchanté des liens qui t'enchaînent
Reste là
Et revois tes amours anciennes
Revois tes yeux mouillés, surtout revois
Ce coeur ne battant plus qu'à peine
Et si tu ne m'aimes pas
Essaie quand même
Qui sait où tout ça nous mène
Et pour moi
A l'essaim m'adonnant amène
Volant de coeur en coeur, de bras en bras
Semblable à tous ceux-là qui traînent
Triste et coi
Et quoi, c'est la vie que l'on mène
Et quoi, la vie qu'on veut, la vie qu'on croit
Il n'est rien de cela qui tienne
Et si tu ne m'aimes pas
Essaie quand même
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11. |
Une autre histoire
01:53
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Et il a dit comme un regret
A ceux qui le voyaient passer
Aimer n'est plus de mon ressort
Quand même ils avaient traversé
Ensemble toujours des forêts
Leurs coeurs ne semblaient plus d'accord
Mais c'est une autre histoire
Que je ne dirai pas ce soir
Il avançait comme un secret
Traçant son chemin de fumée
Le feu était bel et bien mort
Souriait sans se prononcer
Quand un enfant lui demandait
Crois-tu qu'elle t'aimerait encore
Mais c'est une autre histoire
Que je ne dirai pas ce soir
Et quand il s'en fut pour de vrai
Délaissant les gens, les idées
N'espérant plus rien de son sort
De la pluie alors embaumé
Nul ne parut à son chevet
Et c'était bien dans le décor
Mais c'est une autre histoire
Que je ne dirai pas ce soir
|
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12. |
Envie d'ailleurs
02:54
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|||
Est-ce qu'on s'est déjà vus ?
Tout semble familier
Tant la lumière est nue
On voudrait s'annuler
Alors s'abandonner
Tu parles d'un bon début
Comme tout est préjugé
Et ces têtes connues
Amis à moi liés
Et tout l'ennui que j'ai
Et j'ai d'ailleurs envie
Envie d'ailleurs
Et jusqu'où est-ce un leurre ?
Est-ce qu'on s'est déjà plus
Dans un autre quartier
Comme à travers les rues
Nos deux ombres ont croisé
Et s'en sont amusées
Tu crois qu'on y a cru
On s'est laissé berné
A ces serments émus
Est-ce qu'on s'est amarrés ?
Et les ai-je chantés ?
Et j'ai d'ailleurs envie
Envie d'ailleurs
Resteras-tu des leurs ?
Alors tout est foutu
Tout est bon à jeter
Si tu n'as entendu
Si tu n'as écouté
Que me vaut de chanter ?
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13. |
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Non je n'oublierai jamais
Le ciel de Lampedusa
La rumeur du vent dans la haie
Les yeux de ce garçon là
Non je n'oublierai jamais
Les couleurs de Guernica
Les lèvres que j'embrassais
Le goût de la galette des rois
Mais si je devais garder
Un souvenir de tout ça
Comme une image une idée
Je crois que je penserais à toi
Non je n'oublierai jamais
La presqu'île de Neringa
Les clameurs du premier-mai
Le parfum des fleurs de lilas
Non je n'oublierai jamais
Le sourire de cette fille là
L'eau fraîche de la palmeraie
L'ami qui m'a tendu son bras
Mais si je devais garder
Un souvenir de tout ça
Comme une image une idée
Je crois que je penserais à toi
Non je n'oublierai jamais
Le bouquet des vins de Savoie
Les corps qui s'abandonnaient
Les mots qu'on a dits quelquefois
Non je n'oublierai jamais
Les chanteurs de l'Alhambra
Le soleil couchant sur la baie
Le rire de cet enfant là
Mais si je devais garder
Un souvenir de tout ça
Comme une image une idée
Je crois que je penserais à toi
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14. |
Au grand jamais
02:43
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|||
Il meurt en moi chaque jour
Quelque chose qui vous aimait
On a beau jeu de l'amour
On s'en remet au grand jamais
Quand je ne serai plus à vous
Dès qu'il ne restera de mes coucous
Qu'un écho sourd, un contrecoup
Vous que direz-vous ?
A vos coeurs lassés toujours
Ne se donnant qu'à regret
Le mien venait faire sa cour
Il espérait, il vous aimait
Il ne battait rien que pour vous
Ses petites chansons vous amusaient beaucoup
Oui mais à l'heure du rendez-vous
Où vous trouviez-vous ?
Et c'est la fin du parcours
Voyant que tout est passé
Dans vos hauteurs, dans vos tours
Où vont se perdre vos pensées
Qui sont ces gens autours de vous ?
Et ce drôle de garçon au coeur un peu doux
Si vous l'aimiez, l'embrassiez-vous ?
Vous en souvenez-vous ?
Hé ! La vie est brève, on s'y résout
C'est la fin du rêve qui va devant nous
Si tout s'achève, tout se dénoue
Qu'en retiendrez-vous ?
|
Clément Brussels, Belgium
Clément est chanteur depuis 20 ans.
Il n'a pas chanté que des splendeurs mais pas que des grosses bouses non plus.
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